vendredi 31 août 2007

Katherine Neville, Le Huit



Quatrième de couverture :

New York, 1972. Alors qu’elle s’apprête à gagner le Maghreb, Catherine Velis apprend d’un mystérieux antiquaire qu’elle court un grand danger : dans la désolation du Sahara, l’attendrait depuis toujours un fabuleux jeu d’échecs d’origine mauresque. Un jeu qui, en 782, envoûta dangereusement Charlemagne avant d’exciter onze siècles durant la convoitise de Richelieu, Robespierre, Catherine de Russie et Napoléon. Tous voulurent le mettre au service de leurs funestes dessins car, selon la légende, il ferait de son détenteur l’égal de Dieu…

En Afrique du Nord, la jeune femme, plongée dans une quête où se joue l’avenir même de l’humanité, découvrira qu’elle n’est pas seule à vouloir percer le secret de ce jeu maudit…

L’auteur :

Après avoir vécu dans les montagnes Rocheuses, Katherine Neville abandonne une carrière de mannequin et devient consultante internationale en informatique à New York. Dans les années 70, elle est mutée en Algérie au moment où tombe l’embargo de l’OPEP. De retour d’Afrique du Nord, elle travaille comme photographe dans le Colorado. Grâce à ses précédents travaux dans le domaine énergétique, Katherine Neville est sollicitée dans l’Idaho pour participer à la recherche sur l’énergie nucléaire et développer, dans le désert, des méthodes pour identifier et contrôler les matériaux toxiques et dangereux. En 1980, elle déménage à San Francisco où elle est vice-présidente de la Bank of America durant 10 ans. A l’âge de 40 ans, elle s’installe en Europe avec son ami le décorateur Karl Pribram, un scientifique mondialement connu. Après quelques années à l’étranger, le couple emménage dans les montagnes Blue Ridge en Virginie. Les divers métiers et expériences de Katherine Neville fournissent le noyau de son premier roman, Le Huit, best-seller traduit dans une vingtaine de langues, et du Cercle magique.

Mon avis :

Je ne sais pas par quel bout commencer. Ce livre est tout simplement génial. De la première à la dernière page on est embarqué dans une aventure totalement rocambolesque. L’écriture, finement ciselée, nous entraîne dans les arcanes des échecs, un monde feutré, avec ses codes biens établis et ses règles immuables. Pour ne rien gâcher au plaisir, le livre est parsemé de morceaux d’éruditions absolument passionnants, sans jamais la moindre cuistrerie, ni le moindre morceau de pédantisme. Les personnages sont soit très attachants soit détestables au point que l’on a envie de rouer ces derniers de coups. Mon plaisir à lire ce livre a été augmenté par les descriptions de l’Algérie, descriptions qui me donnent encore plus envie de découvrir ce pays (le premier à m’avoir donné envie de m’y rendre c’est Albert Camus – un jour peut-être).

Certes, le sujet traité dans le livre est plus qu’éculé – la lutte du bien contre le mal, en résumé – mais le traitement qui y est apporté vaut le détour, et la fin est très prévisible. Un livre à conseiller aux amateurs d’échecs –bien évidemment – mais aussi aux amateurs de mathématiques, de musique et tout simplement aux rêveurs. 950 pages de pur plaisir.

dimanche 26 août 2007

Erik Orsenna, La Révolte des Accents



Quatrième de couverture :

« Depuis quelque temps, les accents grognaient. Ils se sentaient mal aimés, dédaignés, méprisés. A l’école, les enfants ne les utilisaient presque plus. Chaque fois que je croisais un accent dans la rue, un aigu, un grave, un circonflexe, il me menaçait.

– Notre patience a des limites, grondait-il. Un jour, nous ferons la grève. Attention, notre nature n’est pas si douce qu’il y paraît. Nous pouvons causer de grands désordres.

Je ne prenais pas les accents au sérieux. J’avais tort. »

Mon avis :

Comme les deux premiers opus de cette « saga » d’Erik Orsenna – La Grammaire est une chanson douce et Les Chevaliers du Subjonctif – J’ai adoré et dévoré La Révolte des accents. Orsenna, une fois de plus fait montre d’une parfaite maîtrise de la langue française, il en joue avec délectation et me l’a fait redécouvrir à chaque fois. L’action du livre peut paraître simple, voire simpliste. On peut se demander : « Mais il nous prend pour des imbéciles ou quoi ? ». Mais il me semble qu’Erik Orsenna a trouvé le ton juste et le bon moyen pour faire aimer la langue française et nous en faire redécouvrir la grammaire et toutes ses subtilités de façon ludique. Je l’avais déjà dit quand j’avais parlé des Chevaliers du Subjonctif, mais il me semble que ces trois livres devraient être mis au programme des classes de français.

Malgré tout : je reste fâché avec les accents !

Keith Ablow, Compulsion



Quatrième de couverture :


Mauvaise publicité pour le milliardaire Darwin Bishop : un fait divers impliquant sa famille fait la une des journaux. Brooke, sa fille de cinq mois, vient d’être sauvagement assassinée. Son fils adoptif, Billy, adolescent présentant toutes les caractéristiques d’un psychopathe en puissance, est accusé du meurtre. Mais ce coupable idéal ne satisfait pas le chef de la police locale. Son ami, le psychiatre Frank Clevenger, vient enquêter sur cette affaire.

Frank s’aperçoit rapidement que, sous la coupe de Darwin, les Bishop vivent dans une atmosphère étouffante d’oppression et de violence. La famille est traversée de conflits si aigus que n’importe quel membre pourrait avoir tué Brooke.

Plongeant au cœur des névroses de chacun, Frank va devoir rouvrir toutes les blessures, y compris les siennes…


Mon avis :


J’avais adoré il y a quelques semaines de cela Psychopathe du même Keith Ablow. L’action de Compulsion se situe antérieurement à celui-ci. Je dois dire que j’ai un peu moins apprécié Compulsion, même si cela reste un très bon thriller, qu’il fait bon lire. Le livre est très noir, les personnages tourmentés à souhait. On atteint les bas-fonds de l’âme humaine. De plus, lorsque l’on croit que tout est terminé un nouveau rebondissement vient bouleverser toutes les convictions qu’on a pu acquérir au cours de la lecture.

Dans mes choix en matière de lecture, après seulement deux romans lus de cet auteur, Keith Ablow est en train de devenir une valeur sûre…

Stephen King, Peter Straub, Talisman




Quatrième de couverture :

La mère de Jack Sawyer, 12 ans, se meurt d’un mal inconnu, et il désespère de pouvoir l’aider. Le vieux Speedy Parker, gardien du parc d’attractions voisin, lui révèle l’existence d’un autre monde, qu’il appelle les territoires, un endroit magique où le ciel est transparent et profond, où les senteurs sont plus fortes, où tout est soudain plus clair. C’est là que se trouve la Talisman, le seul remède qui puisse sauver sa mère. Mais ce monde féerique est aussi terriblement dangereux.

Après des semaines d’épreuves au cœur de l’enfer et du désespoir, sautant d’une Amérique hyperréaliste et cruelle aux territoires ensorcelés, Jack finira par découvrir le Talisman. Mais saura-t-il résister à la force extraordinaire qui s’emparera alors de lui – et vaincre ses propres démons ?

Mon avis :

Il s’agit ici d’un Stephen King des plus classiques. En fait je devrais dire un King-Straub, mais le premier étant le plus connu on a facilement tendance à oublier Peter Straub. Je disais donc qu’il s’agissait d’un King-Straub des plus classiques. Tous les ingrédients qui font le plaisir d’une telle lecture sont réunis : intrigue, action, fantastique. On reconnaît la patte de King dans ce roman, notamment quand on passe subrepticement d’une normalité banale à une situation extra-ordinaire, c’est d’ailleurs ce qui m’a toujours plu chez Stephen King. On retrouve aussi dans Talisman un des thèmes chers à Stephen King, à savoir l’enfance, ses démons, ses peurs.

On arrive, au bout du compte, à un bon pavé – King est coutumier du fait – plutôt très réussi et que j’ai lu avec un plaisir non feint, même si, pour être totalement honnête ce roman se lit assez lentement, parce que long, touffu, fourmillant de personnages tous plus hauts en couleurs les uns que les autres.