Jeffrey Eugenides, Virgin suicides
Quatrième de couverture :
« M. Lisbon continuait d’essayer de la dégager, doucement, mais même dans notre ignorance nous savions que c’était sans espoir et qu’en dépit des yeux ouverts de Cecilia et de sa bouche qui ne cessait de se contracter, ce n’étaient que les nerfs et qu’elle avait réussi à s’arracher du monde ».
Des adolescents amoureux s’efforcent de percer le mystère des filles Lisbon. Du haut d’une cabane nichée dans les arbres, ils passent leur temps à scruter les fenêtres de leur maison.
Vingt ans plus tard, ils rassemblent des fragments de ragots et de ouï-dire, de conversations téléphoniques, de rapports de médecins et de confessions crues et tourmentées. Autant de pièces à conviction qui expliqueront peut-être les morts successives de Cecilia, Therese, Bonnie, Lux et Mary.
Mon avis :
Le suicide ! Thème universel s’il en est et tellement douloureux. Jeffrey Eugenides a traité ce thème tout en finesse, sans jamais tomber dans le voyeurisme. Certes le livre est glauque, angoissant parce qu’il touche une corde sensible chez chacun de nous : le suicide, la mort, le drame de la perte d’un enfant. On plonge, avec les filles Lisbon, dans l’Amérique moyenne des années 1970, où l’on voit deux mondes s’affronter : un monde libéral, libertaire voire libertin et un monde conservateur et puritain, monde dans lequel les cinq sœurs sont prisonnières. On ne saura jamais vraiment pourquoi elles se sont suicidées, c’est d’ailleurs ce qui fait, à mon avis, la force du livre, mais aussi quelque part sa faiblesse puisque l’on reste sur sa faim de ne pas connaître les raisons de ces cinq actes désespérés.