dimanche 30 mars 2008

Jeffrey Eugenides, Virgin suicides



Quatrième de couverture :

« M. Lisbon continuait d’essayer de la dégager, doucement, mais même dans notre ignorance nous savions que c’était sans espoir et qu’en dépit des yeux ouverts de Cecilia et de sa bouche qui ne cessait de se contracter, ce n’étaient que les nerfs et qu’elle avait réussi à s’arracher du monde ».

Des adolescents amoureux s’efforcent de percer le mystère des filles Lisbon. Du haut d’une cabane nichée dans les arbres, ils passent leur temps à scruter les fenêtres de leur maison.

Vingt ans plus tard, ils rassemblent des fragments de ragots et de ouï-dire, de conversations téléphoniques, de rapports de médecins et de confessions crues et tourmentées. Autant de pièces à conviction qui expliqueront peut-être les morts successives de Cecilia, Therese, Bonnie, Lux et Mary.

Mon avis :

Le suicide ! Thème universel s’il en est et tellement douloureux. Jeffrey Eugenides a traité ce thème tout en finesse, sans jamais tomber dans le voyeurisme. Certes le livre est glauque, angoissant parce qu’il touche une corde sensible chez chacun de nous : le suicide, la mort, le drame de la perte d’un enfant. On plonge, avec les filles Lisbon, dans l’Amérique moyenne des années 1970, où l’on voit deux mondes s’affronter : un monde libéral, libertaire voire libertin et un monde conservateur et puritain, monde dans lequel les cinq sœurs sont prisonnières. On ne saura jamais vraiment pourquoi elles se sont suicidées, c’est d’ailleurs ce qui fait, à mon avis, la force du livre, mais aussi quelque part sa faiblesse puisque l’on reste sur sa faim de ne pas connaître les raisons de ces cinq actes désespérés.

mardi 25 mars 2008

Katherine Neville, Le Cercle magique



Quatrième de couverture :

Jérusalem, an IX du règne de Tibère. Condamné par Pilate, Jésus de Nazareth meurt sur la croix. En Italie, l’empereur est dévoré d’inquiétude : selon de mystérieux textes antiques, ce Messie, annonçant une ère nouvelle, pourrait précipiter le déclin de Rome…

Idaho 1989. Arielle Behn hérite de sa grand-mère des manuscrits précieux. Rédigés en Orient il y a deux mille ans ils sont apparemment indéchiffrables. Déjà convoités par Hitler, ils détiendraient la clé pour agir sur le cours de l’histoire. Un secret jadis percé par Pilate qui, en décrétant la mort de Jésus, savait qu’il changerait à jamais la face du monde.

Gardienne des écritures, Arielle Behn va devoir se méfier de tout le monde – d’abord de sa propre famille – pour réussir à contrôler cette force et échapper à des poursuivants qui ne reculeront devant rien pour détenir cette incroyable source de pouvoir.

Mon avis :

Une grosse déception. J’avais été emballé par Le Huit du même auteur et j’espérais retrouver la même atmosphère, la même ambiance de quête capitale, d’aventures palpitantes. Ce livre n’en est qu’une pâle copie, où l’intrigue est sans saveur, les personnages attachants certes mais manquant un peu de relief à mon goût et pas assez développés. J’ai failli l’abandonner au bout de quelques pages, mais je me suis accroché, et quelque part, je regrette un peu de ne pas l’avoir abandonné. Je me suis ennuyé à mourir. Plus on avance dans le livre plus les liens familiaux sont complexes : on apprend au détour d’une page qu’untel n’est pas l’enfant de son père mais celui de son oncle, la tante est en fait la grand-mère, etc. Ce qui m’a aussi énervé ce sont les invraisemblances historiques, et la volonté de l’auteur d’étaler son savoir, ce qui donne lieu à une débauche de pages superflues qui alourdissent le texte et ralentissent l’histoire. Espoirs déçus…

mardi 18 mars 2008

Nicolas Bouchard, La Ville Noire



Quatrième de couverture :

Limoges, 1900. Dans la ville assoupie, un notable aviné rentre chez lui. Le lendemain matin, on le retrouve tué de bien étrange façon. Quelques jours plus tard, le corps d’une bouchère est pendu au crochet de sa boutique. Puis, une ouvrière des ateliers Haviland est dépecée. Dans la cité de porcelaine, la mort rôde.

A vingt ans, Augustine est une institutrice bien notée qui partage les idéaux laïques de son père. Mais dans une ville où les « Rouges » et les « Cléricaux » s’affrontent avec violence, son indépendance d’esprit n’est guère appréciée. D’une remarquable intelligence, curieuse de tout, elle cache un gros défaut dans sa cuirasse de certitudes : elle ignore tout des choses du cœur. Et plus encore de la chair. Aussi quand Raoul, le jeune inspecteur de la police, la demande en mariage, elle dit oui mais s’inquiète aussitôt. Il lui vient l’idée d’avoir une « expérience » avant sa nuit de noces. Au risque de rencontrer de bien étranges personnages.

Mon avis :

Malgré un résumé qui pourrait faire croire au lecture qu’il s’agit là d’un roman à l’eau de rose se servant d’une trame policière, il s’agit bel et bien d’un vrai bon thriller historique, que j’ai beaucoup apprécié de surcroît. Ce livre est vraiment très noir, explorant les profondeurs malsaines de l’âme humaine. Vengeance, folie, huis clos, luttes sociales, évolution des mentalités : tous les ingrédients sont réunis, et le résultat final est bon. L’histoire se situe dans une période que j’affectionne particulièrement : le XXe siècle, ici en son début (le XXe siècle est sans doute l’un des plus passionnants de l’histoire de l’humanité). L’auteur ne tombe jamais dans la lourdeur, le contexte historique servant réellement de trame de fond à l’histoire et non pas de prétexte à un auteur pour étaler sa science. On rencontre aussi des évocations de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, notamment de la Commune de Paris et des dégâts que celle-ci a laissés dans les âmes des hommes… Enfin, pour ne rien gâcher, les personnages sont attachants, notamment Augustine, même si, de prime abord on peut la considérer comme une jeune pimbêche qui croit et qui se pique de tout savoir. Un livre qui se dévore car très bien écrit et très bien documenté.

Charles Todd, Héritage mortel



Quatrième de couverture :

1919. Un a que la Grande Guerre a pris fin. Rutledge, inspecteur de Scotland Yard, n’en est toujours pas remis. Comment oublier l’enfer ? Les remords n’arrangent pas les choses quand on a dû exécuter soi-même un caporal pour insoumission. Or voilà qu’il apprend que la fiancée du disparu, Fiona McLeod, a été arrêtée sur les affirmations d’un « corbeau » : son fils ne serait pas, comme elle le prétend, l’héritage d’un amour foudroyé mais l’enfant d’une femme qu’elle aurait assassinée…

Profondément troublé, Rutledge se rend sur place, dans un trou perdu d’Ecosse. Aucun doute : Fiona est innocente. Mais le dénonciateur a si bien agencé son plan que sauver la jeune femme de la potence semble impossible. C’est pourtant le défi que Rutledge, résolu à solder ses comptes avec sa conscience, se lance à lui-même. Sans se douter qu’un nouvel enfer l’attend.

Mon avis :

Mitigé. J’ai aimé le cadre de ce roman : l’Ecosse et ses vastes étendues balayées par les vents. Il s’agit d’une histoire de vengeance, sur fond de retour de la Première Guerre mondiale dans laquelle on observe un homme qui – après avoir pansé les plaies de son corps – tente de panser, non sans difficultés les plaies de son âme. J’ai aussi retrouvé dans ce roman une situation que j’affectionne particulièrement dans les livres : une petite communauté dans laquelle les tensions sont palpables et où l’on n’est jamais à l’abri des ragots les plus malsains. Par contre, je n’ai pas aimé le style que j’ai trouvé très lourd et trop fouillis à mon goût, peut-être est-ce dû au fait que sous le nom de l’auteur se cachent en fait une mère et son fils. Bref, un sentiment très mitigé sur ce livre.

lundi 17 mars 2008

Jean-Marie Mulot, Vengeance d'automne



Quatrième de couverture :

Metz… Un homme est retrouvé poignardé dans son appartement.

Le lieutenant Saget est vite convaincu qu’il s’agit d’une vengeance implacable. Son enquête va rapidement le conduire dans les milieux de la drogue. Mais rien n’est simple dans cette affaire, d’autant plus que l’assassin s’ingénie à brouiller les pistes en commettant un second meurtre, que rien ne semble relier au premier.

Saget saura-t-il voir au-delà des apparences ?

Mon avis :

Il ne faut pas se mettre Martel en tête : ce roman n’est pas d’une très grande qualité littéraire. L’histoire est bien ficelée, même si l’auteur a un peu trop tendance à tomber dans la facilité, voire le stéréotype. Les personnages sont attachants. L’attrait de ce livre c’est que l’action se situe dans une ville que je connais bien, où j’ai fait mes études, ce qui permet de mieux visualiser l’action et les lieux.

Stephen King, La Tempête du siècle



Quatrième de couverture :

Sur l’île de Little Tall, on a l’habitude des tempêtes. Pourtant, celle qui s’annonce sera, dit-on, particulièrement violente. Et, surtout, la petite communauté tremble d’héberger Linoge, l’assassin de la vieille Mrs Clarendon. Cet homme étrange qui fait peur même au shérif…

Lui n’a pas peur. Il s’est laissé arrêter. Il connaît son propre pouvoir. Si on lui donne ce qu’il veut, il partira. Et tandis que l’ouragan se déchaîne, dans le froid et la neige, il va faire connaître ses exigences…

Mon avis :

Ce livre ne figurera pas dans mon panthéon des meilleurs livres de Stephen King. C’est un très bon texte, mais je n’en ai pas trop aimé la forme que celui-ci prend, à savoir un scénario pour un téléfilm. D’ailleurs j’ai vu le téléfilm en question il y a quelques années. Je n’en avais pas aimé la fin.

Malgré ces critiques préliminaires, il y a dans ce livre un certain nombre d’aspects que j’ai beaucoup apprécié. En fait, il s’agit des ingrédients qui font j’aime Stephen King : lent basculement de la normalité vers le fantastique, personnages simples et attachants, atmosphère pesante, le huis clos qui s’installe progressivement, les rapports de force entre les membres d’une petite communauté, les paysages du nord-est des Etats-Unis, ce fameux Etat du Maine si cher à Stephen King… Bref j’ai quand même pris beaucoup de plaisir à cette lecture…

John Grisham, L'Engrenage



Quatrième de couverture :

Trois juges, trois anciens notables déchus et vieillissants, enfermés dans la même prison. Ils sont si peu dangereux qu’on ne les surveille presque plus. On se souvient à peine du motif de leur condamnation. Ils passent leur temps dans la bibliothèque du camp de détention à écrire et à lire du courrier. Et ils écrivent beaucoup… D’étranges lettres, adressées à des correspondants qui n’ont rien en commun, sauf d’avoir commis la même erreur : répondre à une petite annonce passée dans un journal homosexuel. Parmi eux se trouve un certain Mr. Konyers. Les trois juges le devinent torturé par ses penchants refoulés, cultivé et… fortuné. Mais ce qu’ils ne savent pas – pas encore – c’est que derrière ce mystérieux Mr. Konyers se cache l’homme que la CIA a choisi pour être le prochain président des Etats-Unis.

Mon avis :

Sans doute pas le plus grand livre qu’ait écrit Grisham, mais malgré tout le roman se laisse lire avec plaisir et délectation. Les trois juges, même s’ils n’ont pas la moralité la plus reluisante, sont attachants et sympathiques, enfin un peu quand même ! L’histoire, même si elle paraît de prime abord quelque peu rocambolesque, se tient et emprisonne le lecteur dans ses filets, à tel point que l’on a du mal à décrocher du livre sans savoir ce qui va arriver aux trois juges et au fameux Mr. Konyers. On se dit aussi que l’idée de l’auteur, à savoir un président fabriqué de toutes pièces par la CIA n’est peut-être pas si improbable que ça !!! Allez savoir !!!

mardi 11 mars 2008

Gens ordinaires


Jamais avare de découvertes, toujours ouvert à la nouveauté, j'aime faire de belles rencontres.
Une de ces rencontres s'appelle George Lang, dinosaure de la radio. En fait, je ne l'ai jamais rencontré en chair et en os, mais je suis un fidèle auditeur de son émission Les Nocturnes sur RTL, où presque à chaque fois que je l'écoute je découvre de nouvelles choses.

Ce préambule fait, mon coup de coeur de début d'année s'appelle Neil Young, lui non plus n'est pas un jeunot. Je l'ai en partie découvert chez ce bon vieux George (qui a le don de m'agacer quand il parle pendant les chansons). J'ai commencé par acheter l'album Harvest dudit Neil - il faut d'ailleurs que je réécoute ce disque à moultes reprises, car je ne l'ai pas encore bien en oreilles. Ayant entendu George dire beaucoup de bien sur son nouvel album Chrome Dreams II je me suis procuré celui-ci.

Pour être tout à fait honnête, je n'ai pas encore toutes les chansons en tête, loin de là, mais un morceau m'a particulièrement emballé, la piste 3, Ordinary People. 18 minutes de pur bonheur. Je sais 18 minutes pour une chanson cela peut sembler long, mais elle n'est jamais rébabarbative ni répétitive. On sent qu'il y a un vrai texte derrière, je n'ai pas encore eu le temps de m'amuser à le traduire, mais je le ferais. Sans parler de la musique de cette chanson, qui fourmille d'une foultitude de détails. Bref j'adore.

Si vous voulez vous faire une idée, écoutez plutôt :

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