dimanche 21 octobre 2007

Fred Vargas, Dans les bois éternels



Résumé :

Envisager de raconter un roman de Fred Vargas frise le ridicule, aussi se contentera-t-on de dire qu’ici, comme dans Sous les vents de Neptune, Adamsberg est confronté à des résurgences de son passé qui le déstabilisent fortement. L’enquête qu’il mène sur la mort de deux gars qui se sont fait trancher la gorge à la Porte de la Chapelle le remet en présence d’Ariane Lagarde, la médecin légiste à laquelle il s’était opposé quelque vingt-cinq ans auparavant. Un de ses nouveaux collaborateurs ne semble pas particulièrement l’apprécier, ce qui le perturbe d’autant plus que ce lieutenant Veyrenc de Bilhc est béarnais comme lui, originaire du village voisin du sien.

Enfin Camille, dont il a eu un fils, qu’il garde régulièrement, semble voguer vers de nouvelles amours et s’être affranchie de leur liaison passionnelle pour glisser vers des relations amicales, qui ne lui conviennent absolument pas…

Mon avis :

Encore un livre que j’ai dévoré. Ce n’est que le deuxième « Vargas » que je lis, mais, tout comme pour Pars vite et reviens tard, j’ai littéralement dévoré ce roman. Les personnages sont hauts en couleurs, torturés à souhait, truculents au possible. Bref, tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce livre un bon polar. D’autant plus que l’intrigue est à la hauteur. Jusqu’à la fin Vargas balade le lecteur au gré des hypothèses, jusqu’à la révélation finale qui, somme toute, est très logique et que l’on peut deviner très rapidement. L’art de Vargas est de construire une intrigue simple à dénouer par le lecteur mais ce dernier, au final, se laisse piéger par les chemins tortueux que prend l’auteur pour arriver à la conclusion finale. Du grand art ! Et un vrai grand plaisir de lecteur.

dimanche 14 octobre 2007

Ayerdhal, Transparences




Quatrième de couverture :

Elle tue sans hésiter, réagissant à tout ce qu’elle considère comme une agression sexuelle ou une simple atteinte à sa liberté. Ses actes sont toujours spontanés, brefs et extrêmement efficaces. Elle disparaît ensuite sans laisser de trace ni aucun souvenir précis aux éventuels témoins…

Qui est Anne X, meurtrière à douze ans de ses parents et d’un couple d’amis, soupçonnée depuis lors de près d’un millier de meurtres ? Criminologue québécois installé à Lyon, où il travaille pour Interpol, Stephen va aller de surprise en surprise au fur et à mesure qu’il explore son dossier. D’autant plus que l’implacable tueuse intéresse au plus haut point les services secrets de différents pays…

Par-delà la silhouette fascinante et insaisissable d’Anne X, c’est tout notre histoire contemporaine, de l’assassinat de Kennedy aux attentats du 11 septembre, que déploie Ayerdhal dans ce thriller politique qui est aussi, tout simplement, un grand roman de notre temps.

Mon avis :

Autant le dire tout de suite : cette histoire est totalement improbable. On n’y croit pas un seul instant. Les invraisemblances se multiplient au fil des pages, Anne X est trop « parfaite », trop « sur-femme » pour être humaine. Malgré cela ce livre se laisse dévorer avec un grand plaisir, l’auteur ne nous laisse pas reprendre notre souffle : action, coups de théâtre, bref tous les ingrédients d’un bon roman policier sont réunis. Pour ne rien gâcher Stephen Bellanger, le personnage principal du livre (si l’on omet Anne X) est très attachant car rempli de contradictions, de doutes et reste, au final, très humain à l’encontre de tous ces héros de polars quasi indestructibles. Bref, j’ai passé un très agréable moment de lecture en compagnie de ce livre, malgré les quelques réserves que j’ai pu émettre.

dimanche 7 octobre 2007

Muriel Barbéry, L'élégance du hérisson


Quatrième de couverture :

« Je m’appelle Renée, j’ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j’ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l’image que l’on se fait des concierges qu’il ne viendrait à l’idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.

Je m’appelle Paloma, j’ai douze ans, j’habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c’est le bocal à poissons, la vacuité et l’ineptie de l’existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente même. C’est pour ça que j’ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai ».

Mon avis :

Je ne sais pas par quoi commencer. Je pourrais dire : « Le hérisson m’a TUER », ou bien encore « Barbery m’a coupé la chique !!! ». Certes je pourrais dire cela puisque c’est vrai. Ce livre est tout simplement beau. On se laisse happer par ces deux destins parallèles qui finissent par se rencontrer, l’histoire est simple, les deux héroïnes tellement attachantes. Jusqu’à quasiment la fin j’ai apprécié l’histoire donc, mais aussi le style : il est tellement rare de nos jours de trouver un livre écrit dans un style aussi soutenu que cela fait vraiment du bien. Pour être totalement honnête j’ai décroché à quelques passages, notamment quand Renée parle de l’art et de son rapport à celui-ci. Mais ces décrochages ne sont rien en comparaison de la beauté de ce livre.

Je disais donc que jusqu’à quasiment la fin j’avais énormément apprécié ce livre, et puis est survenue cette phrase « Parce qu’un camélia peut changer le destin. » (page 323), et à ce moment là les vannes ont commencé à s’ouvrir. Il est très rare qu’un livre m’émeuve à ce point et c’est ce qui fait que j’ai apprécié celui-ci à ce point. Je suis ressorti de cette lecture assez chamboulé, notamment à cause (ou grâce) à des phrases comme celle que je viens de citer. Une fois la dernière page fermée, impossible de penser à autre chose qu’au destin de ces deux femmes que tout semble séparer mais que le destin fera se rejoindre et, se sauver. Même si la fin est relativement prévisible, rien ne vient gâcher ce livre sur la beauté de la vie.

Sans aucun doute possible L’élégance du hérisson est mon coup de cœur de l’année.

David Wiltse, Coeur de cible



Quatrième de couverture :

Membre du service de protection du Président, Billy Tree est un agent modèle aux états de service irréprochables. Jusqu’au jour où une perquisition de routine tourne mal. Il est blessé et son équipier est tué : pour Billy, c’est la retraite anticipée et le retour avec médaille et traumatisme dans sa petite ville d’origine, Falls City. Un repos forcé dans ce coin perdu au fonds du Nebraska, au milieu des grandes plaines agricoles du Midwest, où il ne se passe jamais rien… Quoique, entre les bandes de motards, les petits dealers, les tensions racistes et le trafic d’armes à feu, la tranquillité ne tient qu’à un fil. Et le jour où deux enseignants du collège local sont abattus au 22 long rifle, ce fil se casse.

Dans la tourmente, Billy va retrouver ses vieux réflexes… et ses vieux démons.

Mon avis :

J’ai beaucoup aimé ce roman policier qui, au départ, peut apparaître comme bien classique. Et pourtant ! En effet, il ne faut jamais se fier aux apparences, tout n’est pas toujours aussi simple qu’on le pense et c’est ce que va découvrir Billy Tree en revenant chez lui. J’ai aimé ce livre pour le tableau qui y est dressé de ce qu’on a coutume d’appeler « l’Amérique profonde » mais aussi, et surtout, j’ai aimé ce livre pour son héros un « flic » totalement hors normes et si l’on y fait pas attention on pourrait penser que Billy Tree n’est en fait qu’un looser. Que nenni ! il est juste gauche, pataud, et c’est ce côté « gros lourdaud » qui le rend très attachant et qui fait tout le charme du roman dont le final reste, malgré tout, très classique et très prévisible. A lire pour passer un agréable moment…