dimanche 24 février 2008

Stieg Larsson, La Reine dans le palais des courants d'air



Quatrième de couverture :

Que les lecteurs des deux premiers tomes de la trilogie Millénium ne lisent pas les lignes qui suivent s’ils préfèrent découvrir par eux-mêmes ce troisième volume d’une série rapidement devenue culte.

Le lecteur du deuxième tome l’espérait, son rêve est exaucé : Lisbeth n’est pas morte. Ce n’est pas cependant une raison pour crier victoire : Lisbeth, très mal en point, va rester coincée des semaines à l’hôpital, dans l’incapacité physique de bouger et d’agir. Coincée, elle l’est d’autant plus que pèsent sur elles diverses accusations qui la font placer en isolement par la police. Un ennui de taille : son père, qui la hait et qu’elle a frappé à coups de hache, se trouve dans le même hôpital, un peu en meilleur état qu’elle…

Il n’existe, par ailleurs, aucune raison pour que cessent les activités souterraines de quelques renégats de la Säpo, la police de sûreté. Pour rester cachés, ces gens de l’ombre auront sans doute intérêt à éliminer ceux qui les gênent ou qui savent.

Côté forces du bien, on peut compter sur Mikael Blomkvist, qui, d’une part, aime beaucoup Lisbeth mais ne peut pas la rencontrer, et, d’autre part, commence à concocter un beau scoop sur des secrets d’Etat qui pourraient, par la même occasion, blanchir à jamais Lisbeth. Mikael peut compter certainement sur l’aide d’Armanskij, reste à savoir s’il peut encore faire confiance à Erika Berger, passée maintenant rédactrice en chef d’une publication concurrente.

Mon avis :

Comme pour les deux tome précédents : aimage, adorationnage, dévorationnage, jubilationnage, bref embalationnage total. Le final de cette trilogie qui m’a emballé au plus haut point est un vrai feu d’artifice. Le tour de force de Larsson a été de passer d’un roman policier classique dans le premier tome à un roman d’espionnage dans le dernier tome. Et Dieu sait que je n’aime pas les romans d’espionnage : ils m’ennuient. J’ai aimé au plus haut point dans ce dernier roman le personnage de l’avocate Anika Gianinni, la sœur de Blomkvist, et notamment sa plaidoirie pour la défense de Lisbeth : passage d’anthologie à mon sens. Mon seul regret concernant cette trilogie : c’est bien le fait que ça restera à tout jamais une trilogie. Quoi qu’il en soit je relirais la série dans un futur relativement proche je pense…



Quatrième de couverture :

Inspectrice débutante, Anna se voit confier sa première enquête : élucider le meurtre sauvage d’une jeune fille de dix-sept ans. Très vite, un lien est établi entre cette affaire et un tueur en série qui sévit dans les bas-fonds de Londres depuis plusieurs années. Si les indices mènent indéniablement à un seul homme, les preuves formelles, elles, sont inexistantes. De plus, le suspect est une star montante au charme ravageur : difficile de lui résister et de se convaincre de sa culpabilité… Et le jeu de séduction qui débute entre la jeune inspectrice et le séduisant acteur n’est pas pour faire avancer l’enquête…

Mon avis :

Avec ce livre je reviens à mon genre préféré : le polar à l’anglaise. Lynda La Plante, dont c’est le premier livre que je lis, se hisse sans forcer au niveau des Elizabeth George, PD James, Martha Grimes et autres Agatha Christie… L’action est menée de main de maître, l’histoire se tient, on s’attache vite aux personnages, même si je trouve Anna un peu nunuche sur les bords à certains moments. De plus, je me retrouve, une fois de plus dans le Londres que j’aime et où j’ai envie de retourner. La fin du livre reste, certes, un peu trop prévisible et téléphonée, mais cela n’empêche pas que j’ai encore passé un excellent moment de lecture.

Jean Teulé, Le Magasin des suicides



Quatrième de couverture :

Vous avez raté votre vie ?

Avec nous vous réussirez votre mort !...

Imaginez un magasin où l’on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l’humeur sombre jusqu’au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre, en la personne du petit dernier Alan…

Mon avis :

Malgré le titre et le thème, il s’agit là d’un livre très agréable à lire ; une réflexion sur la vie, la mort, le suicide. L’humour n’est jamais loin, l’optimisme toujours présent, la joie de vivre du petit dernier incontournable. Avec un peu d’optimisme la vie est plus belle. La fin, même si elle est très prévisible, est très forte. Quoi qu’il en soit, ce petit livre m’a donné envie de lire d’autres œuvres de Jean Teulé.

jeudi 21 février 2008

George Hagen, La Famille Lament



Quatrième de couverture :

En Afrique du Sud, dans les années 50, , Howard rencontre Julia. Lui est chercheur dans les valves, elle est peintre sur un pont. Très vite ils se marient ; très vite, elle est enceinte. Le destin des Lament est en marche. Suite à une série d’aventures rocambolesques, les jeunes parents perdent leur bébé. Mais en gagnent un autre : Will, orphelin au cœur fragile. La famille s’agrandit avec l’arrivée de jumeaux. Et, parce que « les Lament voyagent », comme se plaît à le répéter Howard, toute la maisonnée part à l’aventure. De la Rhodésie au New Jersey en passant par l’Angleterre ; de rencontres en fâcheries, d’espérances en désenchantements, d’histoires d’amour en drames, les Lament voyagent encore et toujours, en quête d’un endroit où ils auraient enfin leur place.

Mon avis :

Encore un très bon livre qui vient de passer sous mes yeux. Une histoire très dépaysante, on voit du pays avec la famille Lament, dont les membres sont tous, chacun à leur niveau, de vrais allumés du bocal. George Hagen a dû s’amuser comme un petit fou en construisant ses personnages. Le style est très bon, même si je déplore un net ralentissement au fil des pages La fin du livre est beaucoup moins enlevée que le début. Les Lament, malgré leurs déménagements incessants, ont tendance à s’encroûter un peu sur la fin du livre (fin qui n’est pas forcément heureuse).

On met son vécu, sa propre histoire, dans ses lectures, la famille Lament m’a rappelé une autre famille, bien réelle celle-ci, très chère à mon cœur…

samedi 16 février 2008

G.M. Ford, Déclarée disparue



Quatrième de couverture :

L’écrivain de romans policiers Frank Corso est recherché par la police du Texas pour faux témoignage. Bien décidé à se faire oublier, il entraîne sa collaboratrice et ancienne maîtresse Meg Dougherty au Minnesota pour de soi-disant recherches… Lorsqu’ils découvrent dans une ferme déserte les ossements d’une famille disparue depuis 15 ans, ils se lancent dans une incroyable enquête menant sur les traces d’une tueuse en série démoniaque. Depuis 30 ans, cette meurtrière simule son décès et usurpe l’identité d’une victime après chaque massacre. Comment Frank et Meg pourront-ils retrouver une femme déclarée morte depuis des décennies ? Et comment l’approcher sans mettre leur propre vie en péril ?

Mon avis :

Du polar, du bon, du vrai… L’intrigue est simple, les personnages hauts en couleurs, l’action au rendez-vous. J’aime ! Pour ne rien gâcher, une petite originalité : pour une fois l’on a affaire non pas à un tueur en série, mais à une tueuse en série. Ca change. Ca fait longtemps que je me demande pourquoi seuls les hommes auraient l’apanage du meurtre en série ? Voilà enfin les choses rééquilibrées.

La scène d’ouverture du livre est particulièrement bien réussie, et donne le ton au reste du texte. Un vrai bon polar pour bien se vider la tête.

Vikas Swarup, Les fabuleuses aventures d'un Indien qui devint milliardaire



Quatrième de couverture :

Quand le jeune Ram Mohammad Thomas devient le grand vainqueur de « Qui veut gagner un milliard de roupies ? », la production soupçonne immédiatement une tricherie. Comment un serveur de dix-huit ans, pauvre et inculte, serait-il assez malin pour répondre à treize questions pernicieuses ? Accusé d’escroquerie, sommé de s’expliquer, Thomas replonge alors dans l’histoire de sa vie… Car ces réponses, il ne les a pas apprises dans les livres, mais au hasard de ses aventures mouvementées ! Du prêtre louche qui laisse trop volontiers venir à lui les petits enfants à la capricieuse diva de Bollywood, des jeunes mendiants des bidonvilles de Bombay aux touristes fortunés du Taj Mahal, au fil de ses rencontres, le jeune homme va apprendre que la fortune sourit aux audacieux…

Mon avis :

Comment ne pas être dithyrambique lorsque l’on a été emballé par un excellent livre ? Voilà tout mon dilemme. Ce livre est drôle, sensible, lucide… A travers le pastiche d’un célèbre jeu télévisé, l’auteur dresse un portrait sans concessions de l’Inde contemporaine. On pénètre au cœur de la misère des bidonvilles. Mais, et c’est là la force du livre, le ton n’est jamais misérabiliste.

L’Inde ? Un pays que je ne connaissais pas, mais que ce livre m’a donné envie de découvrir davantage. J’espère que d’autres livres de cet auteur vont rapidement être traduits en français. Une vraie belle découverte et une vraie belle rencontre.

Christopher Moore, L'Agneau



Quatrième de couverture :

L’ange Gabriel était bien tranquille dans ses nuages à faire le ménage de ses fourreaux d’éclairs et de ses traînées de joie lorsque la tuile lui est tombée dessus. Le Fils lui-même le désigne pour redescendre incognito chez les humains pour remplir une mission de confiance : retrouver le meilleur pote du Christ qui, deux mille ans plus tôt, faisait les quatre cents coups avec lui. Ce dénommé Biff – littéralement Labeigne – est une terreur qui a expérimenté pour son pote tous les péchés. Il sait tout. Gabriel va tomber des nues. Lui qui devait lui faire raconter son histoire dans la plus grande discrétion va bien involontairement orchestrer le chaos. Comme le dit Biff lui-même : « Vous pensiez connaître la fin de cette histoire, mais vous vous trompez. Je sais de quoi je parle : j’y étais. » Jubilatoire !

Mon avis :

Hilarant ! Voilà un livre capable de démystifier la religion. Croyants puritains passez votre chemin cet « Evangile selon Biff » n’est pas pour vous. Christopher Moore – qui est un être totalement fou – réussit le tour de force de nous présenter un Christ totalement humain, un homme comme les autres appelé à un destin exceptionnel.

L’humour est présent à chaque coin de page, les situations sont plus rocambolesques les unes que les autres. Jésus – dans le livre il s’appelle Joshua – est tenté par biens des choses auxquelles il n’a pas droit, notamment les femmes. Du coup, il confie la tâche à son pote Biff de les « tester » à sa place et de lui raconter « comment c’est ».

Ce roman, outre le fait d’être une farce totalement déjantée, est aussi un roman picaresque. On y suit l’initiation de Joshua. On le voit évoluer dans sa « formation de Messie ». Entreprenant un long périple dans lequel il recherche les rois mages afin qu’ils l’aident à devenir ce qu’il doit être. On va ainsi le retrouver en Afghanistan, dans un monastère tibétain (et oui ! Jésus a été moine tibétain) ou encore en Inde…

Bref, Christopher Moore entreprend de nous raconter ce que les Evangiles ne nous disent pas de la vie du Christ entre sa jeune enfance et le début de son « job de Messie ». Du coup, ça m’a presque donné envie de me replonger dans la Bible.

dimanche 10 février 2008

Simone Veil, Une Vie



Quatrième de couverture :

Simone Veil accepte de se raconter à la première personne.

Personnage au destin exceptionnel, elle est la femme politique dont la légitimité est la moins contestée, en France et à l’étranger ; son autobiographie est attendue depuis longtemps.

Elle s’y montre telle qu’elle est : libre, véhémente, sereine.

Mon avis :

Cette femme a un destin et une vie incroyables. Rescapée des camps de la mort, elle trouve la force, à son retour, de construire sa vie. Mariage, enfants, travail, études, elle mène le tout de front et réussit.

Dans ce livre elle se raconte, sans se cacher de rien mais avec une pudeur immense. Elle ne se raconte pas par recherche ou besoin de gloire personnelle, mais par souci de transmettre : transmettre la mémoire de ce qu’elle a vécu, des camps à ses luttes pour la condition de la femme, en passant par son expérience européenne, transmettre un soupçon d’humanité à ses congénères.

Elle ne laisse rien de sa vie de côté et nous raconte tout, les malheurs – Auschwitz, Birkenau, la perte de ses parents et de son frère, mais aussi la perte des autres membres de se famille après la guerre, ses sœurs, son neveu qui, bébé, meurt dans ses bras, la perte de son fils – mais aussi les joies de sa vie de femme – sa réussite personnelle et professionnelle, le bonheur d’être mère, l’art d’être grand-mère.

Un livre essentiel pour mieux connaître et comprendre une femme essentielle en France, que l’on soit d’accord ou pas avec ses choix politiques.

mercredi 6 février 2008

Daniel Picouly, La Treizième mort du chevalier



Quatrième de couverture :

En cette année 1799, le chevalier de Saint-Georges, mulâtre, maître d’escrime et compositeur de musique, est atteint d’un mal qu’il pressent mortel. Et voilà que Beaumarchais – auteur dramatique célèbre, mais sans doute aussi agent diplomatique discret – lui confie le prospectus d’un mystérieux théâtre, l’Extrême-Ambigu…

Tel est le point de départ des multiples aventures qui attendent Saint-Georges, et qui feront tournoyer autour de lui des figures passées ou présentes : la reine Marie-Antoinette, qu’il n’a pas pu soustraire à l’échafaud, l’énigmatique chevalier d’Eon, avec qui il a un vieux compte à régler, et beaucoup d’autres encore…

Dans le prolongement de L’Enfant léopard, Daniel Picouly reprend avec bonheur le flambeau du feuilleton populaire, multipliant les péripéties et les jeux de masques dans un véritable feu d’artifice romanesque.

Mon avis :

Je me suis ennuyé. J’avais été vraiment emballé par L’Enfant léopard, dont ce livre se veut la suite : déception. Ce livre est d’un ennui mortel. Je m’attendais mieux de la part de Picouly dont je suis un lecteur assidu. L’action est plate, les personnages sont devenus lisses. Je n’ai pas retrouvé les jeux de mots à la pelle qui faisaient le charme de L’Enfant léopard et qui avaient presque réussi à me faire aimer cette période honnie de moi qu’est la Révolution française. Je pense que je vais vite ranger ce livre au fin fonds de ma bibliothèque et me dire que ce n’était qu’un accident de parcours de la part de Picouly…