mardi 14 juillet 2009

Stephen Carter, La Dame Noire


Livre critiqué dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio.com

Quatrième de couverture :


Ils sont beaux, riches, puissants, familiers de la Maison Blanche… Julia et Lemaster Carlyle forment l’un des couples africains-américains les plus jalousés de Nouvelle-Angleterre, ce bastion de la « blanchitude ». Un soir, alors qu’ils rentrent d’une réception à New England, la prestigieuse université que Lemaster dirige, ils sont pris dans une tempête de neige et leur voiture quitte la route. Près du lieu de l’accident ils découvrent un cadavre. Julia, horrifiée, reconnaît le corps de son ancien amant, l’éminent économiste noir Kellen Zant.

Ravivant les plaies de la question raciale, ce crime va avoir sur la petite ville universitaire et sur chaque membre de la famille Carlyle des conséquences dévastatrices dont l’onde de choc se propagera jusqu’au Bureau ovale. Car l’enquête sur le meurtre de Kellen lève le voile sur un autre, vieux de trente ans, qui semble impliquer Lemaster et son ami le Président…


Mon avis :


J’ai eu très peur en commençant ce livre : j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l’action et j’ai surtout eu peur que ce second roman de Stephen Carter ne soit qu’une copie du premier. Le début de l’histoire est très centré sur le personnage de Lemaster Carlyle qui est un personnage détestable : hautain, prétentieux, froid, qui a toujours raison et qui n’a, semble-t-il, qu’un seul but, celui d’imposer à tous ses opinions et ses décisions. Carter en a fait un personnage trop lisse à mon goût, trop parfait. Heureusement, très rapidement, l’auteur recentre son histoire sur Julia, l’épouse de Lemaster. Julia est un personnage beaucoup moins lisse que son mari, on navigue dans les eaux troubles de cette histoire en compagnie de cette femme dont les failles vont se révéler au lecteur et qui va se battre pour tenter de sauver une famille vouée au chaos.

On retrouve dans ce livre le thème de prédilection de l’auteur : la partie supérieure de la classe noire américaine, que j’ai trouvée tout aussi puante que son homologue blanche, mais aussi la lutte pour l’égalité, au final des thèmes classiques aux Etats-Unis.

J’ai aimé l’écriture de ce roman qui se laisse lire tout seul. Au final, je me suis régalé avec ce livre que je redoutais ne pas aimer au premier regard : comme quoi il faut toujours gratter un peu le vernis…

Arnaldur Indridason, L'Homme du Lac


Quatrième de couverture :


En juin 2000, un tremblement de terre provoque un changement du niveau des eaux du lac de Kleifarvatn et découvre un squelette lesté par un émetteur radio portant des inscriptions en caractère cyrilliques à demi effacés. Le commissaire Erlendur et son équipe s’intéressent alors aux disparitions non élucidées dans les années 60, ce qui conduit l’enquête vers les ambassades des pays de l’ex bloc communiste et les étudiants islandais des jeunesses socialistes boursiers en Allemagne de l’Est pendant la Guerre Froide.

Tous ces jeunes gens sont revenus du pays frère brisé par la découverte de l’absurdité d’un système qui, pour faire le bonheur du peuple, jugeait nécessaire de le surveiller constamment.

Erlendur, séduit par un indice peu commun, une Ford Falcon des années 60, et ému par l’amour fidèle d’une crémière abandonné, s’obstinera à remonter la piste de l’homme du lac, dont il finira par découvrir le terrible secret.


Mon avis :


Je fais un vœu, c’est le premier roman d’un auteur islandais que je lis. En plus j’ai beaucoup apprécié ce livre non pas tant pour l’intrigue, qui est digne d’un très bon roman policier, mais plus pour le contexte socioculturel qui y est dépeint. En effet l’Islande est un pays qu’on connaît assez mal (si on met Björk de côté). J’y ai appris un certain nombre de choses sur ce pays, informations qui ne sont certes pas capitales mais qui donnent envie d’explorer un peu plus une culture autre que la notre. Par exemple, je ne savais pas que les Islandais n’utilisaient pas de nom de famille ou encore j’ai appris que dans les années 60 la télévision n’émettait aucun programme durant les vacances scolaires (trop dur !!!).

J’ai aussi apprécié la structure du roman avec d’un côté l’intrigue policière en elle-même et, de l’autre côté, le récit des années 60, la plongée dans le communisme en Allemagne de l’Est qui était certainement le régime le plus dur parmi les pays communistes de l’époque. Bref, un bon livre à lire pour passer un très bon moment et partir à la découverte de l’inconnu. Indridason fait désormais partie de ma liste d’auteurs à lire…

Stephen King, Shining



Quatrième de couverture :


Jack Torrance n’imaginait sans doute pas ce qui l’attendrait le jour où il décida de postuler pour ce boulot de gardien. Il s’agissait de veiller à l’entretien de l’Overlook, un grand hôtel du Colorado, pendant la saison d’hiver, une fois l’établissement fermé à la clientèle. Il s’y installerait avec sa femme Wendy et leur jeune fils, Danny. Et dès lors, ils seraient coupés du monde…

Un isolement dont Jack a bien besoin, lui qui s’apprête à écrire un nouveau livre. Mais un isolement qui a vite raison de sa santé mentale. Il faut dire que le palace semble « possédé », pour avoir été le théâtre d’événements dramatiques et de morts violentes. Et Danny, qui a des talents de médium, ressent bien vite le danger que les fantômes du passé font peser sur sa famille…

Mais cela suffit-il à justifier la soudaine folie meurtrière de Jack ?



Mon avis :


J’ai été très déçu par ce Stephen King. J’ai très certainement commis une erreur en regardant le film de Kubrick avant de lire le livre. J’ai détesté le film (pour être totalement honnête j’ai beaucoup de mal avec Kubrick) – film qui n’a pas su recréer l’ambiance si particulière qu’on retrouve chez King. Il faut dire aussi que j’ai beaucoup de mal avec le cinéma des années 70, je trouve qu’il y a une très mauvaise qualité d’image dans les films de ces années-là.

Pour revenir au livre j’ai donc été fort déçu, la faute à Kubrick, mais pas totalement. Je n’ai pas adhéré à l’histoire alors qu’au départ elle avait tout pour me plaire : un petit groupe isolé dans un lieu splendide, le huis-clos et surtout la tension qui s’installe petit à petit jusqu’à devenir intenable. C’est le personnage de Jack Torrance qui m’a le plus déplu, il est beaucoup trop stéréotypé dès le départ : un ancien alcoolique, homme violent qui ne sait pas contrôler ses pulsions et qui devient totalement fou au fil de l’histoire. C’était trop évident et, pour moi, trop facile dans le schéma narratif de King. J’aurais préféré que ce soit Wendy, la mère, qui succombe à la folie.

Le personnage de Danny m’a aussi gêné. J’ai trouvé que Stephen King en faisant parler ce petit garçon, de seulement six ans, le faisait parler comme un adulte, du coup je n’ai pas cru une seconde à ce personnage.

Au final je suis sorti de ce livre très frustré puisqu’il n’a pas répondu aux promesses que le résumé a fait miroiter à mes yeux. Je retiens surtout une chose : ne plus jamais lire un livre après en avoir vu le film…