dimanche 29 juin 2008

Gérard Lefort, Vomi soit qui malle y pense



Quatrième de couverture :

Gabriel Lecouvreur, alias Le Poulpe, est assurément très perspicace : la lecture d’une notule relatant l’assassinat d’un certain Michel Gourlaouen, dans les pages « faits divers » de Ouest France, éveille immédiatement sa curiosité. Quoi de plus farfelu que d’être tué au lieu-dit de Kermaria, au volant de sa voiturette électrique par un tir d’arme lourde non identifiée ?

Voilà donc notre Poulpe en route pour la Bretagne bretonnante du Sud Finistère, direction la petite bourgade de Pont-Croix. Il tombe nez à nez avec Pierrette Le Louarn, sexagénaire aux rites étranges, qui semble intriguée par ses investigations, tandis que les Gourlaouen ne lui réservent pas un bon accueil. Il faut dire que les habitants de cette contrée sont un peu encombrés par la présence du Poulpe et agacés par sa ténacité à vouloir percer le mystère, qui étonnamment ne dérange personne…

Mon avis :

Je retrouve avec plaisir Le Poulpe. Certes l’auteur est différent, mais rien ne m’a manqué dans ce roman au titre encore une fois haut en couleurs, tout comme le langage utilisé par Gérard Lefort. On se croirait chez Audiard. La Bretagne qui est décrite dans le livre donne envie d’y aller, même si, ici, nous sommes en présence de « nationalistes bretons » assez durs. On pourrait résumer ce livre en disant qu’il s’agit ici d’une lutte de factions entre nationalistes opposés… Quant au Poulpe, il reste égal à lui-même, se met dans des situations inextricables, est parfois nigaud voire maladroit, le langage coloré, et charmeur avec ces dames. On en apprend même un peu plus sur son passé…

Georges J. Arnaud, L'Antizyklon des atroces



Quatrième de couverture :

Pendant l’occupation allemande, l’industrie chimique française chimique Ugine à Villiers-Saint-Sépulcre a fabriqué du Zyklon B pour le compte des nazis à destination des chambres à gaz…

Jules Mangille, manutentionnaire dans l’usine à cette époque, est formel : juste avant l’évacuation des dernières productions de Zyklon B, toute une cargaison a été détournée et n’a jamais pris le chemin de l’Allemagne. Où est-elle passé et à quoi a-t-elle servi ?

Alphonse Brichet, ancien Doriotiste et amateur de pigeons est mort depuis longtemps, mais son fils Philippe se livre quant à lui à des trafics assez obscurs : entre élevage de chiens, pigeons et cuves à incinération. Le Poulpe, toujours aussi déterminé, est décidé à voir clair dans ces affaires…

Mon avis :

Il s’agit de la première aventure du Poulpe que je lis. En ayant terminé ce livre je me suis demandé pourquoi je ne m’étais pas attaqué au Poulpe plus tôt. Peut-être par peur de tomber sur des tentacules un peu trop coriaces. En fait, j’avais surtout un énorme préjugé par rapport à cette série, pensant qu’il s’agissait de vulgaires romans de gares, sans grande qualité littéraire et sans grand intérêt au niveau des intrigues. Je me trompais sur toute la ligne. L’écriture de L’Antizyklon des atroces est haute en couleurs. Gabriel Lecouvreur, le fameux Poulpe, est un antihéros absolu comme je les aime et attachant au possible. De plus, les thèmes abordés dans cet épisode sont loin de me laisser indifférent. Au final je me retrouve avec un livre très bien écrit, à l’humour décapant, à l’intrigue plus que bien ficelée, passionnant au possible et surtout je me retrouve avec une nouvelle série que je compte bien dévorer dans sa totalité.

Haruki Murakami, Le Passage de la nuit



Quatrième de couverture :

Dans un bar, Mari est plongée dans un livre. Elle boit du thé, fume cigarette sur cigarette. Surgit alors un musicien qui la reconnaît. Au même moment, dans une chambre, Eri, la sœur de Mari, dort à poings fermés, sans savoir que quelqu’un l’observe. Autour des deux sœurs vont défiler des personnages insolites : une prostituée blessée, une gérante d’hôtel vengeresse, un informaticien désabusé, une femme de chambre en fuite. Des événements bizarres vont survenir : une télévision qui se met brusquement en marche, un miroir qui garde les reflets… A mesure que l’intrigue progresse, le mystère se fait plus dense, suggérant l’existence d’un ordre des choses puissant et caché. Le temps d’une nuit, Haruki Murakami nous entraîne dans un Tokyo sombre, hypnotique, aux prémices d’un drame.

Mon avis :

Avec ce troisième livre de Murakami que je lis le doute n’est plus permis : cet auteur fait désormais partie de mes valeurs sures. J’aime son style dépouillé et onirique. J’aime les personnages qu’il met en scène. J’aime surtout le Japon qu’il nous fait découvrir, un Japon qui oscille toujours entre tradition et modernité. Dans le cas du livre présent j’ai un tout petit peu moins accroché que pour Kafka sur le rivage, je ne saurais dire pour quelle raison. J’ai surtout aimé le Tokyo nocturne qui nous est décrit, à la fois glauque au possible et terriblement attirant.

Mrs Henry Wood, La Boîte d'ébène



Quatrième de couverture :

Au cœur du XIXe siècle, des romancières anglaises prennent les armes pour rivaliser avec leurs confrères. Et elles confirment très vite leur aptitude à faire frémir le lecteur. Sous leur plume est né le roman d’énigme, mais aussi le suspense psychologique le plus efficace. Découvrez l’une de ces pionnières du noir, Mrs Henry Wood à travers une nouvelle qui méritait d’être enfin retrouvée. Une boîte d’ébène a disparu. La pièce était fermée à double tour et nul n’a pu s’en emparer. Que s’est-il passé ?

Mon avis :

Quatrième de couverture plus que laconique !!! tout comme va l’être mon avis sur ce (très) court roman. Ca se lit très vite, ça se laisse lire, on passe un moment assez agréables en compagnie de ce livre, mais cela s’arrête là. Je n’ai pas été confronté au fameux « Et plus, si affinités » !!!

Ken Follet, Les Piliers de la Terre



Quatrième de couverture :

Dans l’Angleterre du XIIe siècle ravagée par la guerre et la famine, le prieur du monastère de Kingsbridge entreprend la construction d’une cathédrale.

Le début d’une aventure humaine sans précédent au cœur de laquelle vont se jouer les destins passionnés de Lady Aliéna, Tom le maître compagnon et Ellen, la sauvageonne, prête à tuer au nom de l’amour…

Mon avis :

On dit très souvent – et je l’ai testé à maintes reprises – que l’on est déçu lorsque l’on relit un livre que l’on a aimé. Ce ne fut pas le cas pour Les Piliers de la Terre. J’avais adoré ce livre lors de ma première lecture, il y a déjà une grosse dizaine d’années, mon avis n’a pas changé d’un iota. Ce livre est un pur enchantement, tous les ingrédients d’une grande fresque sont réunis : des personnages hauts en couleurs, certains très attachants, d’autres haïssables au possible, une intrigue sans failles, de l’action et des rebondissements à chaque coin de page…

Ken Follet nous fait pénétrer au plus profond de ce Moyen-Âge si tourmenté, si riche de passions, de luttes, luttes pour le pouvoir mais aussi luttes pour la simple survie. On vibre avec le Prieur Philip, Tom le maître bâtisseur ou encore Jack son fils adoptif et successeur, pour leur passion pour cette fameuse cathédrale. On vit le quotidien des Anglais du Moyen-Âge comme si on y était. Ce livre est à mettre entre tous les bons yeux.

samedi 7 juin 2008

Cormac McCarthy, No Country for old men



Quatrième de couverture :

A la frontière du Texas, Moss découvre un carnage : un homme à moitié mort, d’autres déjà froids, des armes, de l’héroïne et deux millions de dollars. La tentation est trop forte. Mais on ne vole pas impunément des narco trafiquants. Moss devient l’objet d’une impitoyable chasse à l’homme. A ses trousses, un vieux shérif et un tueur psychopathe de la pire espèce…

Mon avis :

Je m’attendais à mieux. J’en avais entendu d’élogieuses critiques, me laissant attendre un petit régal littéraire. J’ai été plus que déçu. L’écriture est trop frénétique à mon goût. Le livre souffre d’un manque de structure : à certains moments j’étais complètement perdu. J’aime les romans noirs, certes, mais dans le cas présent c’est vraiment trop noir pour moi. Il manque une réelle lueur d’espoir. En fait le thème du livre est beaucoup trop classique. On pourrait penser que McCarthy s’inscrit dans la lignée d’un James Ellroy, mais c’est franchement moins bon qu’Ellroy. Je me suis vraiment ennuyé et j’ai dû me forcer, encore une fois, pour terminer le livre.

lundi 2 juin 2008

Régis de Sa Moreira, Le Libraire



Résumé :

« Ce livre s'appelle Le libraire et se passe dans une librairie. Ce n'est pas une histoire, c'est un tableau. Le tableau du libraire. Ce livre raconte pourtant le libraire, sa vie, ses joies, ses peines, ses anciens amis, son amour perdu, ses dix frères et soeurs, et tous ses clients, auxquels s'ajoutent quelques témoins de Jéhovah, et Dieu aussi parfois. Mais ce n'est pas un roman d'amour dans une librairie, ou un roman policier dans une librairie, ou un roman d'aventures dans une librairie... C'est un tableau, un tableau vivant cependant et devant lequel on ne s'ennuiera pas, j'espère, de même qu'on peut rester des heures devant un tableau réussi sans qu'il s'y passe des choses ailleurs qu'en nous-mêmes. »

Mon avis :

Enfin un peu de respiration dans mes lectures… Amoureux des livres, comment ne pouvais-je pas ne pas lire ce livre ? D’autant que j’ai toujours rêvé d’être libraire (pas très original je sais). C’est un livre très court qui ne se lit pas mais qui se laisse lire, qui sait se faire désirer et se faire apprécier. Il est composé d’une suite de petits chapitres décrivant chacun une situation de la vie du Libraire, homme solitaire, qui a ses névroses, ses angoisses mais aussi ses petits bonheurs ou ses grands bonheurs. On le suit dans sa vie quotidienne qui tourne au ralenti, avec ses attentes, on voit le temps passer avec lui.

On apprécie.

On se pose.

Et on aime.

Oui on aime ce livre. Et comme dans tout amour il y a une part de douleur. La douleur de le refermer, de tourner la dernière page et de se dire que c’est fini. La peur de tourner la dernière page, parce qu’on sait qu’après il n’y en aura pas d’autre et que cette belle histoire, à la fois simple et absurde, sera terminée. Un livre plaisir qui se déguste et qui ne demande qu’à être dégusté à de multiples reprises…

dimanche 1 juin 2008

Jean-Christophe Rufin, L'Abyssin



Résumé :

Louis XIV n'a jamais rencontré le Négus, le mythique roi d'Éthiopie mais il y eut bien entre les deux souverains des contacts diplomatiques. Un ambassadeur fut envoyé par le Négus à la cour du Roi Soleil. C'est en se fondant sur ce fait historique que Jean-Christophe Rufin bâtit son premier roman, l'aventure extraordinaire de Jean-Baptiste Poncet, traversant les déserts d'Égypte et les montagnes d'Abyssinie avant de se retrouver à Versailles, un peu dépaysé mais sans rien perdre de son inépuisable ingéniosité. L'enjeu est de taille puisque l'Éthiopie est l'objet de la convoitise des jésuites, des capucins et de pas mal d'autres qui, sous prétexte de servir Dieu, mettraient volontiers le pays sous leur coupe. Ayant compris le résultat désastreux que sa mission pourrait entraîner, Poncet décide de tout faire pour sauvegarder la liberté et les mystères de l'Éthiopie.

Mon avis :

Jusqu’à ce livre j’étais relativement circonspect au sujet de Jean-Christophe Rufin. J’aimais bien ses écrits, mais je n’étais pas réellement convaincu : il y avait une certaine lourdeur qui se dégageait de son style. En lisant L’Abyssin je me suis dit que dans ses livres suivants il avait perdu un peu de la fraîcheur de son premier roman. Ce livre est tout simplement magnifique. L’histoire est belle, simple et efficace. Les personnages sont attachants et ne laissent pas indifférent. Le style et l’écriture sont brillants. De plus on ne peut pas rester insensible aux thèmes évoqués par Rufin : la tolérance, le respect des peuples, le respect de la différence, les ravages du colonialisme. Et puis, et surtout devrais-je dire, on se laisse emporter par les paysages d’Egypte et d’Ethiopie : on s’y croirait. Et c’est, je crois, ce qui a fait remporter mon adhésion à ce livre : le fait qu’en lisant je puisse visualiser les paysages, les personnages et me faire mon propre film. Un très bon Rufin qui, dans ce que j’ai déjà lu de lui, n’a pas encore été égalé.

Martha Grimes, Un monde impitoyable



Quatrième de couverture :

Grande maison d’édition américaine, Mackenzie-Haack s’apprête à ajouter un auteur à succès, Paul Giverney, à sa prestigieuse écurie. Mais, pour prix de son transfert, ce dernier impose une condition : que son nouvel éditeur se débarrasse de Ned Isaly, un romancier plusieurs fois primé, de ceux qui ont permis à la maison de forger sa réputation.

Chercher un prétexte pour mettre un terme au contrat d’Isaly semble être la solution. Mais le PDG de Mackenzie-Haack paraît déterminé à aller plus loin. Jusqu’où ?

Mon avis :

Que voilà un Martha Grimes déroutant !!! L’on n’y retrouve point ses deux héros fétiches, Plant et Jury, et c’est bien dommage. En effet, le livre est moins bon que les autres romans de Grimes. Il y a beaucoup moins d’action, même si celle-ci n’est pas totalement absente, loin s’en faut. En fait, ce roman est un prétexte à une réflexion sur le monde de l’édition américaine, monde peu reluisant s’il en est. En fait, je crois que, encore une fois je me suis un peu ennuyé. Ce qui sauve un peu le livre, c’est que l’on y retrouve la patte de l’auteur : un groupe d’amis qui aime se réunir dans un bar afin de refaire le monde, des personnages attachants et déjantés, et la petite touche d’humour qui est inhérente à Martha Grimes.

Gaston Leroux, Le Fantôme de l'Opéra



Quatrième de couverture :

« Le fantôme de l’Opéra a existé. J’avais été frappé dès l’abord que je commençai à compulser les archives de l’Académie nationale de musique par la coïncidence surprenante des phénomènes attribués au fantôme et du plus mystérieux, du plus fantastique des drames, et je devais bientôt être conduit à cette idée que l’on pourrait peut-être rationnellement expliquer celui-ci par celui-là ».

Avec l’art de l’intrigue parfaitement nouée et l’inspiration diabolique qui ont fait le succès de Gaston Leroux, le père de Rouletabille, Le Fantôme de l’Opéra nous entraîne dans une extraordinaire aventure qui nous tient en haleine de la première à la dernière ligne.

Mon avis :

Encore un grand classique de lu, encore un grand moment d’ennui. J’ai dû me forcer pour terminer ce livre, que j’avais très envie de lire car il était la promesse de grandes aventures, de mystères, voire de paranormal. Certes ces éléments étaient présents. Ce qui a provoqué l’ennui c’est l’écriture. C’est un style qui a mal vieilli. Les tournures de phrases sont vieillottes et le tout donne un texte assez lourd et pas assez fluide à mon goût. Je préfère le Leroux des Rouletabille…