dimanche 22 février 2009

Ici les Enfoirés



La cuvée 2009 des Enfoirés est en train de s'installer tranquillement dans le paysage. Au vu de l'hymne de cette année, je pense que nous allons avoir à faire à une cuvée grandiose. La musique est celle de "You're in the army now" du groupe Status Quo. Les paroles sont très probablement de Jean-Jacques Goldman et ont l'avantage d'être des paroles originales.

Comme vous avez pu le comprendre, la chanson s'appelle "Ici les Enfoirés". En écoutant et lisant ces paroles, je pense (et j'en suis certain) que Goldman a voulu frapper un grand coup et marquer les consciences pour les 20 ans, non pas des restos, mais des Enfoirés. Les paroles sont fortes et veulent dire ce qu'elles disent : est-ce le rôle des "stars" de récolter des fonds pour les plus démunis ? Que font les pouvoirs publics ? Mais pour autant, devant l'inaction "Faut-il chanter contre les misères Ou bien se taire, passer, ne rien faire" comme le dit la chanson.

Le souhait exprimé dans cette chanson est le suivant : "Et si tu trouves un jour la solution,
On fêtera tous notre dissolution". Et surtout, pour le réaliser "Rejoins notre armée".

Inutile de vous dire que je suis d'ores et déjà fan...

Et voici l'intégralité des paroles :

On nous avait dit “c’est pour un soir”
On est encore là vingt ans plus tard
Ici les Enfoirés
Oh oh oh rejoins notre armée

Les saltimbanques c’est pas sérieux
Mais les ministères n’ont pas fait mieux
Ici les enfoirés
Oh oh oh rejoins notre armée

Faut-il chanter contre les misères
Ou bien se taire, passer, ne rien faire
Ici les Enfoirés
Oh oh oh rejoins notre armée

Chaque année plus de gens secourus
Mais chaque année plus encore à la rue
Ici les Enfoirés
Oh oh oh rejoins notre armée

Chanter, chanter même à en pleurer
Entre un rêve et la réalité
Ici les Enfoirés
Oh oh oh rejoins notre armée

Parfois je me demande à quoi ça sert
Espèce d’Enfoiré, chante et espère
Ici les Enfoirés
Oh oh oh rejoins notre armée

Et si tu trouves un jour la solution
On fêtera tous notre dissolution
Ici les Enfoirés
Oh oh oh rejoins notre armée

On nous avait dit “c’est pour un soir”
On est encore là vingt ans plus tard
Ici les Enfoirés
Oh oh oh rejoins notre armée

Goonies are good enough

Souvent, le soir, je ne sais plus quoi regarder : programmes télé déprimant et affligeants de banalité, indécision devant un stock important de DVD... Du coup, très souvent je me rabats sur des valeurs sûres. Ce fut le cas il y a peu lorsque j'ai choisi de regarder pour le trente-six milliardième fois (au moins) le film de Richard Donner, Les Goonies (bien évidemment, produit par l'incontournable Spielberg, il est toujours dans les bons coups ce type). Même si ce film est une gentille fable pour les enfants, je ne m'en lasse pas. C'est un film qui a une âme. Je ne ferais l'affront à personne de résumer l'histoire du film ici.

En fait voilà ce qui m'amène à parler de ce film ici. Je n'avais jamais fait attention au générique au début du film et notamment aux noms des acteurs. Encore une fois je ne faisais pas attention quand mon regard s'est posé sur l'écran et a vu le nom de Sean Astin. Ne sachant pas où j'en étais dans le générique je me suis demandé un bon moment quel rôle interprétait cet acteur. J'ai fini par trouvé, il s'agit du héros du film, le jeune Mickey.



Vous devez vous demander : "Mais qui est donc ce Sean Astin dont il nous casse les pieds ?" Et bien, Sean Astin c'est lui, à savoir l'acteur qui interprète Sam Gamegie dans le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson. et voilà comment deux de mes films-cultes se trouvent réunis. Vous noterez que le petit Sean a bien vieilli depuis, mais on le reconnaît quand même.



Pour ne rien gâcher, la bande-son de film est excellente elle aussi, notamment le générique, interprétée par la toujours aussi déjantée Cyndi Lauper. Je vous mets le clip en version longue ci-dessous.


Franck Thilliez, La Mémoire Fantôme



Quatrième de couverture :


Une femme à bout de souffle court sous l’orage. Dans le creux de sa main, un message gravé en lettres de sang : « Pr de retour ». Elle pense être en février, nous sommes fin avril. Elle croit sa mère vivante, celle-ci s’est suicidée voilà trois ans dans un hôpital psychiatrique…

Quatre minutes. C’est pour elle la durée approximative d’un souvenir. Après, les mots, les sons, les visages… tout disparaît.

Pourquoi ces traces de corde sur ses poignets ? Que signifient ces scarifications, ces phrases inscrites dans sa chair ? Quel rapport entre cette jeune femme et les six victimes retrouvées scalpées et torturées quatre années plus tôt ? Pour Lucie Hennebelle, promue lieutenant à la brigade criminelle de Lille depuis l’affaire de La Chambre des Morts, la soirée devait être tranquille. Elle deviendra vite le pire de ses cauchemars… Une lutte s’engage, qui fera ressurgir ses plus profonds démons…


Mon avis :


J’ai toujours un peu peur des suites de livres, surtout après avoir été emballé par le premier. Là, je n’ai pas été déçu. Ce livre est du très grand thriller. Avec Franck Thilliez le thriller à la française a de longs jours devant lui. L’intrigue est brillamment construite, tortueuse à souhaits. Jusqu’à la dernière page on va de rebondissement en rebondissement. Ce livre n’a rien à envier aux thrillers américains en ce qui concerne le suspense, l’horreur et l’angoisse. Les personnages ne laissent pas indifférents, qu’ils soient attachants ou détestables. Pour ceux – dont je fais partie – qui ont lu La Chambre des morts on en apprend beaucoup plus sur Lucie Hennebelle et on comprend pourquoi elle cultive une certaine marginalité (j’avoue que j’ai quand même trouvé son histoire un peu tirée par les cheveux !!!). Bref, ce livre a été un grand moment de plaisir, et ce que je pensais de Thilliez depuis le dernier livre que j’ai lu de lui est confirmé : il fait désormais partie de mes valeurs sûres…

Peter Moore Smith, Les Ecorchés



Quatrième de couverture :


Fiona a disparu. Elle avait 7 ans. Ce jour tragique marque à jamais son frère Pilot. Vingt ans plus tard, le diagnostic est clair : Pilot est schizophrène à forte tendance paranoïaque. Pour preuve, il accuse son frère Eric, un neurochirurgien respectable, d’avoir assassiné Fiona… une plongée angoissante dans les lourds secrets de famille.


Mon avis :


Un thriller très efficace, très bien écrit, où le lecteur est tenu en haleine jusqu’à la fin, même si on se doute très fortement du dénouement. La psychologie des personnages a été ciselée comme un diamant. J’ai beaucoup aimé cette plongée dans les méandres d’une famille détruite par la perte d’un enfant, épisode dramatique s’il en est. L’auteur décortique les névroses de chacun pour aboutir à un final flamboyant.

Philippe Claudel, Le Rapport de Brodeck



Quatrième de couverture :


Le métier de Brodeck n’est pas de raconter des histoires. Son activité consiste à établir de brèves notices sur l’état de la flore, des arbres, des saisons et du gibier, de la neige et des pluies. Brodeck ne sait même pas si ses rapports parviennent à l’administration. Depuis la guerre, les courriers fonctionnent mal, il faudra beaucoup de temps pour que la situation s’améliore.

Mais un jour, c’est un rapport d’une tout autre teneur, et sur un événement beaucoup plus grave, qui lui est demandé. Brodeck, consciencieux à l’extrême, ne veut rien cacher de ce qu’il a vu, il veut retrouver la vérité qu’il ne connaît pas encore. Même si elle n’est pas bonne à entendre.


Mon avis :


Je me suis ennuyé au possible en lisant ce roman. Ce n’est pas la qualité du style de Claudel qui est à mettre en cause, il est brillant comme toujours. Ce qui a provoqué cet ennui c’est l’atmosphère du livre, atmosphère créée par le lieu que l’auteur a choisi pour situer l’action. On ne sait pas vraiment où se situe le village de Brodeck : il peut tout aussi bien se situer en Alsace, qu’en Allemagne ou même en Pologne, en fait, le lecteur peut choisir son lieu, en ce qui me concerne il s’agissait de l’Alsace. Pour je ne sais quelle raison, les histoires qui se situent dans cette de région m’ennuient au plus haut point. Ceci est probablement lié au fait que j’ai trouvé que Le Rapport de Brodeck, se rapprochait beaucoup de L’Ami Fritz d’Erckmann-Chatrian, livre qui, là encore m’avait fait passé des moments soporifiques. Claudel a rendu un thème passionnant aussi barbant qu’une émission de Drucker.

Malgré tout, ce livre a de nombreuses qualités. J’ai beaucoup aimé le fait que Claudel ne donne pas d’indications temporelles, on sait juste que l’histoire se déroule après la guerre. Quelle guerre ? On ne le sait pas. Bien évidemment, les indices qu’il laisse au fil de son texte font penser à l’après-Seconde Guerre mondiale, mais, d’un autre côté, hormis la présence d’une machine à écrire, on ne rencontre pas de technologies propres au XXe siècle, et à de nombreux moments le lecteur a l’impression de se retrouver au XIXe siècle.

Dans ce livre j’ai beaucoup aimé l’introspection que Brodeck réalise sur lui-même et sur ce qui lui est arrivé durant cette fameuse guerre. On se doute qu’il est Juif et on comprend pourquoi il a été arrêté et s’est retrouvé dans un camp. Il se demande tout au long de son rapport s’il a eu raison de faire ce qu’il a fait pour survivre. La survie mérite-t-elle que l’on s’abaisse plus bas que terre ? que l’on accepte toutes les humiliations, humiliations que l’on n’oserait même pas faire subir à un chien ?

L’autre aspect développé par ce roman est l’acceptation de la différence. En effet, le sujet sur lequel Brodeck doit rédiger son rapport est l’exclusion puis la disparition d’un étranger venu s’installer au village et beaucoup trop atypique pour ces paysans un peu trop rustres. Cet homme, le fameux Anderer, est trop différent des villageois, et cette différence est perçue comme un danger, surtout après les tourmentes de la guerre. Les Villageois n’aspirent plus qu’à retrouver leur tranquillité.

Au fil du livre les langues vont se délier, la vérité va apparaître progressivement aux yeux de Brodeck, les secrets vont être révélés, conduisant Brodeck à la seule fin concevable pour lui…

Marina Vlady, Le violon de Rotschild" et "La Princesse"


Livre critiqué dans le cadre de l'opération "Masse critique" de Babelio

Résumé :

Iakhov est fabricant de cercueils. Violoniste à l’occasion dans un orchestre de mariage, il éprouve une réelle aversion pour le jeune flutiste juif Rothschild. Si, auprès de son violon, il trouve quelques instants de réconfort, il se plaint tout le jour des difficultés que rencontre son commerce. Au crépuscule de sa vie, Marfa, sa femme, évoque les rares instants de bonheur auprès de leur petite fille morte des années auparavant, mais dont Iakhov a oublié jusqu’à l’existence… Seul, il songe à sa vie passée, gâchée, et tout lui apparaît n’avoir été que perte.

La Princesse Véra Gavrilovna, une grande propriétaire terrienne de la Russie rurale, a coutume de prendre sa retraite estivale dans un monastère, pour y « soigner son âme ». Habituée du lieu, elle est entourée de tous les égards dus à son rang et croit éveiller « chez ces hommes simples et austères » une tendresse bienveillante que lui vaut sa bienfaisance. Au cours d’une de ses délicieuses promenades, elle reconnaît dans le médecin du couvent une vieille connaissance, à qui elle tient à exprimer sa sympathie. Très vite, pourtant, le docteur se montre distant, et lui livre une vision hideuse de la générosité dont elle se targue.

Mon avis :


Je n’ai pas l’habitude de lire des livres audios, et ce livre confirme bien ce fait : je n’en ferais pas une habitude, en fait je n’aime pas les livres audios. Je n’éprouve pas le même plaisir à écouter un livre qu’à le lire, le fait de tourner les pages m’a manqué.

En ce qui concerne ces deux nouvelles de Tchekhov, ce sont de bons textes, surtout « La Princesse », par lesquels on pénètre au plus profond de la Russie prérévolutionnaire. D’ailleurs on sent déjà un certain bouillonnement dans « La Princesse » lorsque le médecin dit ses quatre vérités à ladite princesse. Même si j’ai dit plus haut que je n’aimais pas les livres audios je dois malgré tout dire que le texte est admirablement bien servi par Marina Vlady dont la voix et le talent véhiculent à merveille l’âme russe.

dimanche 1 février 2009

Mo Hayder, Pig Island



Quatrième de couverture :


Joe Oakes est journaliste et gagne sa vie en démystifiant les prétendus phénomènes paranormaux. Ce sceptique-né n’a jamais eu qu’un seul credo : tout s’explique rationnellement. En débarquant sur Pig Island, un îlot perdu au large de l’Ecosse, il est fermement décidé à vérifier si la trentaine d’allumés qui y vivent en vase clos vénèrent le diable comme les en accusent les gens de la côte. Et, surtout, il veut tordre le cou au mythe du monstre de Pig Island – une mystérieuse créature filmée deux ans plus tôt sur le littoral désert de l’île par un touriste à moitié ivre.

Mais rien, strictement rien ne se passe comme prévu. Joe Oakes va être confronté à des événements tels que son idée de la peur et du mal ne sera plus jamais la même…


Mon avis :


J’ai été déçu par ce livre qui n’a pas répondu à mes attentes. En général j’aime beaucoup les histoires qui se déroulent sur une île, cela promet en général des huis clos passionnants, où l’on sent la tension monter progressivement, où l’île devient un personnage à part entière. Ici rien de tel, l’île –Pig Island – ne fait qu’une apparition relativement modérée dans le livre, on pourrait la qualifier de personnage secondaire. En lisant le quatrième de couverture je m’attendais aussi à une ambiance digne de X-Files. Espoir déçu là aussi… Rien de très « paranormal », un thriller des plus classiques en fait.

Par contre j’ai beaucoup aimé l’écriture de Mo Hayder, simple, nerveuse, rythmée. Il n’y a jamais de temps mort.

Quand on pénètre sur Pig Island avec Joe Oakes on a presque l’impression de se retrouver dans un épisode de la série Lost.

Le dénouement peut paraître original, mais, en fait, je l’ai trouvé des plus classiques. Il m’est difficile d’en parler ici sans trop en dévoiler pour ceux qui voudraient lire ce roman. Disons que je m’attendais à une telle fin, et que ce genre de fin n’a plus rien d’original puisque bon nombre d’auteurs se servent désormais de ce procédé…

Joyce Carol Oates, Les Chutes



Quatrième de couverture :


Au matin de sa nuit de noces, Ariah Littrell découvre que son époux s’est jeté dans les chutes du Niagara. Durant sept jours, elle erre au bord du gouffre, à la recherche de son destin brisé. Celle que l’on surnomme désormais « la Veuve blanche des Chutes » attire pourtant l’attention d’un brillant avocat. Une passion aussi improbable qu’absolue les entraîne, mais la malédiction rôde…


Mon avis :


J’ai beaucoup aimé ce livre, malgré quelques longueurs. Il n’y a pas forcément une action trépidante, mais on se laisse vite embarquer par cette histoire tragique. Joyce Carol Oates nous entraîne dans la vie d’Ariah, jeune fille de bonne famille qui va, tant bien que mal, essayer d’affronter les drames de sa vie, tout en élevant ses trois enfants. On suit sa chute dans la folie. Ce livre est aussi une fresque de la société américaine des années 1950 aux années 1970 : ses codes, sa petite bourgeoisie, ses combats, ses magouilles. Le tout est servi par une écriture brillante.

Martha Grimes, Le sang des innocents



Quatrième de couverture :


Tandis que son collègue et ami Brian Macalvie cherche à élucider la mystérieuse disparition, trois ans plus tôt, de la petite Flora, Richard Jury est envoyé dans une rue miteuse de Londres, où une autre fillette a été abattue. Très vite, l’affaire prend un tour complexe, car il semble y avoir un lien entre la disparition de Flora et la mort de cette enfant.

Jeunes victimes non identifiées, crimes inexplicables… richard Jury sait déjà que l’enquête qu’il entame sera l’une des plus délicates de sa carrière.


Mon avis :


A force de lire les romans de Martha Grimes je ne sais plus quel avis donner : je suis fan de cet auteur, et mes critiques de ses romans reviennent toujours au même. J’aime son humour, j’aime ses personnages, ses intrigues sont toujours rondement menées et le plus souvent il y a un vrai fond, un sujet de société brûlant, ici elle plonge dans les milieux pédophiles. Un livre captivant, dont on ne fait qu’une bouchée…