dimanche 22 février 2009

Philippe Claudel, Le Rapport de Brodeck



Quatrième de couverture :


Le métier de Brodeck n’est pas de raconter des histoires. Son activité consiste à établir de brèves notices sur l’état de la flore, des arbres, des saisons et du gibier, de la neige et des pluies. Brodeck ne sait même pas si ses rapports parviennent à l’administration. Depuis la guerre, les courriers fonctionnent mal, il faudra beaucoup de temps pour que la situation s’améliore.

Mais un jour, c’est un rapport d’une tout autre teneur, et sur un événement beaucoup plus grave, qui lui est demandé. Brodeck, consciencieux à l’extrême, ne veut rien cacher de ce qu’il a vu, il veut retrouver la vérité qu’il ne connaît pas encore. Même si elle n’est pas bonne à entendre.


Mon avis :


Je me suis ennuyé au possible en lisant ce roman. Ce n’est pas la qualité du style de Claudel qui est à mettre en cause, il est brillant comme toujours. Ce qui a provoqué cet ennui c’est l’atmosphère du livre, atmosphère créée par le lieu que l’auteur a choisi pour situer l’action. On ne sait pas vraiment où se situe le village de Brodeck : il peut tout aussi bien se situer en Alsace, qu’en Allemagne ou même en Pologne, en fait, le lecteur peut choisir son lieu, en ce qui me concerne il s’agissait de l’Alsace. Pour je ne sais quelle raison, les histoires qui se situent dans cette de région m’ennuient au plus haut point. Ceci est probablement lié au fait que j’ai trouvé que Le Rapport de Brodeck, se rapprochait beaucoup de L’Ami Fritz d’Erckmann-Chatrian, livre qui, là encore m’avait fait passé des moments soporifiques. Claudel a rendu un thème passionnant aussi barbant qu’une émission de Drucker.

Malgré tout, ce livre a de nombreuses qualités. J’ai beaucoup aimé le fait que Claudel ne donne pas d’indications temporelles, on sait juste que l’histoire se déroule après la guerre. Quelle guerre ? On ne le sait pas. Bien évidemment, les indices qu’il laisse au fil de son texte font penser à l’après-Seconde Guerre mondiale, mais, d’un autre côté, hormis la présence d’une machine à écrire, on ne rencontre pas de technologies propres au XXe siècle, et à de nombreux moments le lecteur a l’impression de se retrouver au XIXe siècle.

Dans ce livre j’ai beaucoup aimé l’introspection que Brodeck réalise sur lui-même et sur ce qui lui est arrivé durant cette fameuse guerre. On se doute qu’il est Juif et on comprend pourquoi il a été arrêté et s’est retrouvé dans un camp. Il se demande tout au long de son rapport s’il a eu raison de faire ce qu’il a fait pour survivre. La survie mérite-t-elle que l’on s’abaisse plus bas que terre ? que l’on accepte toutes les humiliations, humiliations que l’on n’oserait même pas faire subir à un chien ?

L’autre aspect développé par ce roman est l’acceptation de la différence. En effet, le sujet sur lequel Brodeck doit rédiger son rapport est l’exclusion puis la disparition d’un étranger venu s’installer au village et beaucoup trop atypique pour ces paysans un peu trop rustres. Cet homme, le fameux Anderer, est trop différent des villageois, et cette différence est perçue comme un danger, surtout après les tourmentes de la guerre. Les Villageois n’aspirent plus qu’à retrouver leur tranquillité.

Au fil du livre les langues vont se délier, la vérité va apparaître progressivement aux yeux de Brodeck, les secrets vont être révélés, conduisant Brodeck à la seule fin concevable pour lui…

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