mardi 12 août 2008

Nicolas d'Estienne d'Orves, Les Orphelins du Mal



Quatrième de couverture :

1995, en Allemagne. Le même jour, quatre hommes sont découverts, une ampoule de cyanure brisée dans la bouche, nus, la main droite coupée. Une seule certitude : les quatre hommes sont tous nés dans un Lebensborn, l’organisation la plus secrète des nazis, des haras humains où les SS faisaient naître de petits aryens pour réaliser leur rêve d’une race pure. Les autorités allemandes étouffent l’affaire.

Paris, 2005. Anaïs, jeune journaliste, est contactée par un étrange personnage, Vidkun Venner, un riche collectionneur norvégien. Vidkun a reçu une mallette, anonyme, contenant quatre mains momifiées. Quatre mains droites. Il vaut qu’Anaïs l’aide à découvrir d’où elles viennent, et pourquoi on lui a envoyé ce macabre colis.

Très vite, la tension monte autour d’Anaïs. A mesure qu’elle avance dans son enquête, des signes inquiétants surgissent, des dossiers d’archives sont volés, des témoins refusent de parler, d’autres… disparaissent. Anaïs en vient à douter : tout s’est-il vraiment arrêté à la fin de la guerre.

Un terrifiant parcours initiatique dont ni Anaïs ni Vidkun ne sortiront indemnes.

Mon avis :

Le Da Vinci Code syndrome a encore frappé. On se laisse happer par ce livre en un rien de temps. L’écriture est simple et fluide, d’où une très grande facilité de lecture. L’auteur est, à mon sens, un vrai maître quant à ce qui touche à l’intrigue, on va de rebondissement en rebondissement. On n’attend qu’une seule chose, c’est de tourner la page suivante. Résultat : le livre se lit en un rien de temps.

Et pourtant, je suis incapable de ranger ce livre dans la catégorie des bons livres (tout comme ce fut le cas, à son époque, pour le Da Vinci Code). Il y a trop d’aberrations dans le livre pour qu’il soit crédible. Pour ne pas trop dévoiler l’intrigue (et la fin), je dirais simplement que, une fois de plus, on tombe dans le travers du livre qui prend pour base la volonté de certains personnages de vouloir reconstruire le IIIe Reich, et la lutte d’autres personnages (en général les héros) afin d’empêcher ceci de se produire, même si je dois bien reconnaître que je m’y attendais quelque peu (en fait beaucoup) en ouvrant le présent ouvrage. C’est un thème de roman qui devient banal et lassant. Pour défendre un peu l’auteur, je dois lui reconnaître que son livre est très bien documenté quant à tout ce qui touche à l’Allemagne nazie. Même si je regrette que, lors du passage des deux héros par le Camp du Struthof-Natzweiler, l’atmosphère si particulière de ce lieu n’ait pas été bien rendue. Je m’y suis rendu il y a quelques mois de cela, j’ai toujours beaucoup de mal à parler de cette expérience tant cette visite m’a marqué…

En fait, le problème que j’ai avec ce genre de livre est assez simple : je n’ai rien contre les romans qui traitent de la Seconde Guerre mondiale, du nazisme et des tous les crimes qui ont pu être commis durant cette période mais j’ai beaucoup plus de mal quand ces mêmes romans ont tendance à traiter le sujet avec trop de légèreté (notamment en ce qui concerne les crimes du nazisme) et visent à faire du nazisme une sorte de secte. J’ai retrouvé dans ce roman une certaine « tendance ésotérique » comme dans le Da Vinci Code, qui, à mon sens, aboutit à une certaine ridiculisation de la période 1939-1945.

Ce genre de roman, au bout du compte, aboutit à une certaine simplification, voire à une certaine banalisation, d’une période de notre histoire à la fois tellement sombre et tellement complexe. Et je me demande si cela est sain…

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